Première bonne nouvelle : contrairement à certains MMORPG asiatiques
qui ne franchissent jamais les barrières de la localisation, Florensia
a été traduit en français. Une traduction incomplète et parfois
approximative, c'est vrai, mais on apprécie l'effort. Qui plus est, en
sélectionnant le serveur européen Luxplena et le canal "français", vous
aurez le plaisir de jouer et de discuter avec vos compatriotes. Sachez
tout de même que dans sa grande majorité, le public qui fréquente le
jeu est assez jeune. De fait, à l'instar d'un Fly For Fun, Florensia
vise un public plus large que de coutume : son style graphique manga
kawaï et sa jouabilité simple d'accès en témoignent, de même, hélas !,
que son manque de contenu.Le style graphique très kawaï ravira les uns et crispera les autres.
La création de votre avatar vous laisse le choix entre quatre
classes : explorateur, mercenaire, noble et saint, qui cachent en fait
quatre archétypes assez classiques (voleur, guerrier, mage et clerc).
Notez qu'à l'instar d'un système courant dans les MMORPG asiatiques,
Florensia vous permettra, une fois le niveau 40 atteint, de changer de
classe pour vous spécialiser dans la voie de votre choix. Le saint, par
exemple, peut devenir prêtre ou chaman. Pour le reste, à savoir la
personnalisation graphique, le jeu assure le minimum syndical. Certes,
plusieurs types de visages, de couleurs de cheveux et de coiffures sont
disponibles, mais ils restent assez proches visuellement parlant. Et
comme les choix en matière d'armures sont quelque peu restreints, vous
n'échapperez pas à l'affluence de clones. Comme il est de coutume dans
les jeux de piraterie, la particularité de Florensia est de vous
confier la gestion, parallèle à celle de votre avatar, du bateau qui
lui sert à quitter la terre ferme. Cinq types de navires différents
sont disponibles (blindé, de course, d'assaut, bombardier, de
maintenance), bénéficiant chacun de capacités spécifiques. Sachez que
votre bateau connaît sa propre évolution (matérialisée par sa propre
fiche de caractéristiques et son propre arbre de compétences) et peut
être d'un niveau différent de celui de votre personnage, même si un
écart important est déconseillé.
Les coups critiques donnent lieu à de sympathiques animations.
Sur terre, Florensia peine à se démarquer de la majorité des MMORPG free to
play, si ce n'est par sa jouabilité bien étudiée, qui rend le jeu
particulièrement accessible. Vous contrôlez votre avatar au clavier ou
à la souris (selon votre préférence) et cliquez sur un PNJ pour lui
parler ou sur un monstre pour ouvrir les hostilités. En combat, vous
disposez d'une barre de raccourcis permettant d'accéder facilement aux
différentes fonctions utiles (actions de base, compétences, potions...)
ainsi que de la possibilité d'alterner rapidement entre trois slots
d'armes équipables (un vrai plus !). Les menus sont clairs et pratiques
et l'évolution de votre personnage relativement simple : à chaque
niveau franchi, vous gagnez deux types de points ; certains sont à
répartir entre vos différentes caractéristiques (force,
intelligence...), les autres servent à upgrader vos compétences. Ces
dernières doivent préalablement être apprises ; elles sont vendues sous
forme de livres (sous réserve d'avoir atteint le niveau requis) par
votre maître de classe. Ensuite, vous pouvez leur attribuer librement
les points gagnés. On regrette tout de même que les arbres de
compétences ne soient pas plus fournis, d'autant que toute
spécialisation amène à ignorer certaines branches et qu'il y a pas mal
de compétences passives, conduisant à un faible nombre de pouvoirs
utilisables en combat. La latitude dans la construction de votre
personnage aurait donc tendance à résider davantage dans l'attribution
de vos caractéristiques, qui rend les builds possibles plus variés
qu'il n'y paraît au premier abord.
Les navires d'assaut peuvent carrément rusher leurs adversaires.
En mer, Florensia se montre finalement tout aussi classique. Certes, vous
contrôlez un navire et livrez bataille sur un élément qui vous
complique potentiellement la tâche, mais cela ne s'en ressent hélas que
peu dans le gameplay. Pour commencer, les quêtes maritimes vous
invitent au même farming, mais cette fois dans des parcs à monstres
aquatiques dans lesquels bateaux pirates et monstres mythologiques
patrouillent sans aucune logique. De surcroît, la navigation est simple
(il suffit de choisir son cap et sa vitesse) et les combats ont un côté
très arcade : fusillades, canonnades et utilisation de votre arme
secondaire (spécifique à la classe de votre navire) vous permettent de
venir à bout de vos adversaires, aidé par la matérialisation de la zone
de portée de vos tirs. Vous enchaînez les combats en mer comme vous
enchaînez ceux sur terre, votre navire se réparant tout seul entre deux
affrontements. A mesure que votre bateau gagne des niveaux, vous pouvez
lui acheter des compétences comme vous le faites pour votre personnage.
A tout moment, il vous est possible de vous rendre au dock pour
l'upgrader au moyen de divers éléments, comme vous achetez des pièces
d'équipement pour votre avatar. Bref, si l'on met de côté la gestion
(peu poussée) de l'équipage, on se retrouve avec des sensations de jeu
similaires à celles connues sur terre.
Il est possible de pêcher en restant afk, et heureusement !
Florensia se montre donc désespérément classique dans sa façon d'aborder le thème
de la piraterie. Assez chiche en matière de nouveautés, il s'inspire
d'un certain nombre de MMORPG existants (on pense à Tales of Pirates et
Bounty Bay Online pour la partie maritime, mais aussi à Fly for Fun et
Dream of Mirror Online pour la partie terrestre) sans jamais parvenir à
faire valoir de qualités propres. On a même l'impression que le jeu "se
cherche" à travers tous ces emprunts. Un exemple typique : le système
d'upgrade d'objets, modifié deux mois seulement avant la release. Et
puisqu'on en parle, sachez que votre équipement peut être amélioré de
deux façons. D'une part, les objets que vous trouvez peuvent être
"scellés" : il faut alors s'adresser à un marchand, seul apte à révéler
leurs propriétés spéciales. Ce principe, qui vient tout droit de Fly
for Fun, requiert ici l'utilisation de poissons, que vous pouvez
obtenir en pêchant (avec la possibilité de le faire en étant afk).
D'autre part, vos armes et armures peuvent être upgradées en y
sertissant des pierres magiques droppées par les monstres. Vous aurez
pour cela besoin de réactifs : des cristaux extraits par le forgeron à
partir des équipements inutilisés que vous lui apportez. Séduisant en
apparence, ce système souffre de résultats trop aléatoires (à moins
d'avoir recours massivement à l'item shop). Sorti de cela, il n'existe
pas d'artisanat dans Florensia. On reste également sur notre faim
concernant les systèmes de groupe, de guilde et de PvP, tout ce qu'il y
a de plus basique.